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Les toilettes sèches

dimanche 15 avril 2007, par EcoRev’

Du démontage des toilettes à eau à la recherche des copeaux, tous les bons tuyaux pour installer sans plus terder des toilettes sèches chez soi.

Comment transformer ses toilettes à eau en toilettes sèches ?
Pour cela, démonter les toilettes à eau, boucher le trou d’évacuation avec un tissu et une brique (pour éviter les remontées d’odeurs des égouts) et l’arrivée d’eau avec un bouchon de plomberie spécial.
Réaliser ensuite une sorte de caisson en bois avec une structure de chaise/tabouret sciée en deux et une planche de contreplaqué de 2 cm d’épaisseur copieusement lasuré avec une lasure écologique. L’avant est fermé par un tissu qui tient tout simplement avec trois punaises.
Le récipient est une poubelle de 50 l en plastique. Conseil : acheter le récipient avant de construire le caisson, pour adapter la hauteur. Dans notre cas, la poubelle de 50 l est un peu haute (50 cm) mais assure une autonomie d’une semaine à dix jours pour une famille de deux adultes et trois enfants. Lorsqu’on la vide (aux 2/3 pleine), elle fait près de 20 kg, c’est donc plus aisé manipuler à deux, ou alors on peut aussi utiliser un petit diable.

Les principes des toilettes sèches
Pour démarrer, il faut disposer une litière de copeaux de bois ou de sciure dans le fond de la poubelle, sur une couche de 7 à 10 cm environ.
Ensuite, il faut verser deux louches de copeaux de bois ou de sciure après chaque passage. A côté des toilettes a été disposée une poubelle de 30 l remplie de copeaux ou de sciure et une autre petite poubelle destinée à recueillir les papiers toilette (c’est facultatif, ils peuvent être compostés). La sciure "fonctionne mieux", il en faut moins en quantité et elle absorbe mieux. Les copeaux sont plus agréables et plus faciles à manipuler pour de jeunes enfants.
Contrairement aux toilettes de nos grands-parents, l’utilisation d’une litière de copeaux et/ou sciure permet d’obtenir un rapport carbone/azote favorable au compostage et à la décomposition rapide des matières en milieu aérobie humide (avec de l’oxygène). Les copeaux neutralisent toute odeur. C’est bien réel. La poubelle est vidée sur le tas de compost dans le jardin une fois par semaine environ pour une famille. Au début on peut avoir une appréhension par rapport aux volumes générés, mais finalement les micro-organismes, par leur activité et leur métabolisme, consomment beaucoup de matières et réduisent énormément le tas qui ne fait plus au bout de quelques mois qu’un tiers de son volume initial.

Maîtriser son compost
Lorsqu’on vide le seau sur le compost, l’étaler un peu et le recouvrir d’une couche de matières sèches carbonées (paille, feuilles, mauvaises herbes, tontes sèches...)
Quand le bac est plein ou que le tas fait environ un mètre, on peut le retourner pour l’aider à mûrir : sortir le tas à la fourche pour l’oxygéner et le disposer en andins (forme d’une pyramide) dans un autre bac. Y mélanger en alternance des couches d’orties et/ou de la paille mouillée et aussi un peu de fumier de ruminant pour l’activer. Arroser entre chaque couche et recouvrir le tout d’environ 20 cm de paille. Il faut laisser le fond du premier bac pour qu’il puisse servir de ferment de base au prochain tas de compost.
En règle générale, on n’utilise pas un compost ayant subi une maturation d’une durée inférieure à un an et demi, surtout pour le potager.
Ce qu’il ne faut pas ajouter au compost : – de l’argile car elle empêche la formation d’humus – de la tourbe car c’est une ressource non renouvelable – les cendres et la chaux, qui sont des substances à pH fortement basique. Cela stoppe l’action des micro-organismes qui transforment la matière organique en humus.
Il ne faut pas non plus séparer l’urine et la matière fécale car l’azote des urines est indispensable pour ajuster le rapport carbone/azote. Il ne faut pas non plus faire évaporer l’eau contenue dans les selles car elle assure le bon démarrage du processus de transformation en humus... Enfin l’utilisation de bois traité ou exotique est à proscrire car le compost obtenu est toxique pour les plantes.

Où trouver des copeaux et la sciure de bois ?
Téléphonez aux scieries du coin ! Pour les scieries les copeaux et la sciure sont un déchet non valorisé et ils en mettent volontiers à votre disposition gratuitement ou pour un coût très modique (moins d’un euro le mètre cube).
C’est le moment de faire un échange sympa et d’offrir un pot de confiture, de miel ou une bouteille contre un chargement de voiture qui vous permettra de tenir plusieurs mois. Un mètre cube de copeaux (secs) permet une autonomie de huit à dix semaines pour une famille de quatre personnes.

Faire connaître les toilettes sèches
Si vous organisez un festival, un salon, une grosse rencontre écolo, certaines associations utilisent ce moyen pour promouvoir l’utilisation des toilettes sèches. Elles vous proposent la location de toilettes, service compris.

Toilettes du monde, 15 avenue Paul Laurens, 26110 Nyons, toilettesdumonde(a)wanadoo.fr
Les Copeaux d’abord, Zicos production, place Christian Pineau, 72150 Le Grand-Lucé, zicos-production(a)wanadoo.fr
Terr’Eau/Justin Cagadou, chez Pierre Besse, 1200 chemin des Cassagnous, 31870 Lagardelle sur Lèze
L’atelier blanc, Au village 32 270 L’Isle Arné France, contact(a)toiletteacompost.org
La Foire du trône, 44 rue du Cheval Rouge, 37530 Poce sur Cisse,
lafoiredutrone(a)gmail.com

A lire, Un petit coin pour soulager la planète, Christophe Élain, Goutte de Sable, 2006, 13 €

Ce kit a été réalisé avec l’aide des sites web www.tamaisontonjardin.net et www.eco-bio.info que nous remercions.