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Parution du n° 51 - Expérimentations écosophiques
dimanche 3 octobre 2021, par
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Alors que la pression de la jeunesse et des mouvements écologistes sur les pouvoirs – incapables de prendre la mesure de l’urgence climatique – s’exerce par l’action directe dans l’espace public, foisonnent en parallèle une multitude de pratiques collectives qui s’inscrivent dans le territoire avec pour but de réaliser l’idéal écologiste qui les porte.
Plus discrètes mais pas moins importantes par leur profusion qui touche tous les continents, ces pratiques constituent des espaces de coopération très variés, mais qui se caractérisent tous par la quête de l’autonomie – qu’elle soit alimentaire, énergétique, technologique ou existentielle –, condition elle-même pour ouvrir un horizon déblayé des logiques asservissantes et destructrices de l’économie dominante. Témoignant de leur diversité, ces espaces sont tantôt des lieux de vie communautaires, des tiers-lieux, des hackerspace, des makerspace, des jardins partagés, des éco-villages, des micro-économies à monnaie locale et revenu social garanti, etc.
Ce numéro, à l’initiative de deux sociologues qui l’introduisent, se propose d’explorer cette nébuleuse d’expérimentations. Sous l’étoile de Félix Guattari, il s’est construit en sollicitant la parole des collectifs à qui il a été proposé de donner de la chair aux trois dimensions de l’écologie qu’avait analysées Guattari sous le nom d’« écosophie » : écologie environnementale, sociale et mentale. Cette démarche s’est révélée fructueuse parce qu’elle a permis de mettre en évidence des ressorts cachés de la transformation sociale, appelée parfois « transition écologique ». Ils sont principalement de deux natures. D’une part, ils ressortissent au goût de « faire » soi-même ou en coopération – qui bouleverse le rapport à la technique et la notion même de travail. D’autre part, au « soin » apporté à soi et aux autres – qui fait reculer l’individualisme ambiant. À propos de cette resingularisation des subjectivités, prometteuse de nouvelles libertés, André Gorz parlait de « production de soi » et d’« épanouissement de la vie humaine et de ses fins ».
La rédaction