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Internet : comprendre sa structure pour comprendre son impact

lundi 1er août 2011, par Benjamin Bayart

Par son mode de fonctionnement, Internet, le réseau des réseaux, est capable de transformer la société. Les utilisateurs interconnectés voient leur liberté d’expression démultipliée. Les possibilités de communication et d’auto-organisation s’accroissent, les interactions sociales se trouvent bouleversées.
Benjamin Bayart, expert en télécommunications et président de French data network, fournisseur d’accès à Internet précurseur en France, montre comment la structure de la Toile garantit une organisation non pyramidale et profondément libertaire. D’où les tentatives de contrôle des gouvernements...

Si une analyse sociologique, ou ethnologique, permet sans doute d’analyser les impacts d’Internet sur les sociétés modernes, avoir une compréhension de certains éléments de la structure du réseau aide à trouver certaines clefs de lecture. C’est pourquoi un exposé non technique sur ce qu’est la structure d’Internet aide à comprendre pourquoi ce qu’on pourrait prendre pour un loisir est en train de changer très en profondeur la société dans laquelle nous vivons. Cette grille de lecture n’est bien entendu ni la seule valable, ni exhaustive. Elle est cependant nécessaire.

La structure d’Internet

C’est un fait paradoxal que pour les informaticiens de formation, les ingénieurs dans la droite tradition française, la structure d’Internet est assez complexe à comprendre. Non pas parce qu’elle est complexe, mais à l’opposé parce qu’elle est très simple.

Un réseau est un élément assez simple : c’est l’infrastructure de communication qui relie les ordinateurs d’une même entité. Par exemple le réseau d’un particulier chez lui se résume le plus souvent à un simple modem-routeur (une box). Pour certaines entité plus grosses, ce réseau devient plus gros également (qu’on songe au réseau qui raccorde toutes les agences d’une grande banque, par exemple). En général un réseau est un tout cohérent, répondant à des règles d’ingénierie fixées par la direction technique qui s’en occupe et qui regroupe rarement beaucoup de personnes. Ainsi, dans les années 1960, une grande entreprise qui voulait raccorder tous ses sites faisait le choix d’une technologie, et déployait une solution répondant à une architecture très réfléchie, en général avec une grande carte punaisée au mur du directeur technique. La gestion des grands réseaux complexes demande alors des solutions très complexes pour traiter les grands déséquilibres : gestion des engorgements, gestion de l’ouverture ou de la fermeture d’un nouveau site, contrôle d’accès au réseau, etc.

La grande particularité d’Internet tient à deux points très forts. Le protocole est simple, et Internet n’est pas un réseau.

Un protocole simple

Le premier point clef est donc que le protocole IP (Internet Protocol) est d’une simplicité extrême. Il a été pensé pour être mis en œuvre par des machines d’une puissance faible à l’époque, et qui ferait sourire aujourd’hui.
Pour faire simple, le moindre auto-radio d’aujourd’hui dispose de beaucoup plus de capacité de calcul que les routeurs de l’époque. Ce protocole est un protocole de réseau comme les autres, construit selon des règles d’ingénierie qui sont des standards depuis des décennies. Avec une seule véritable particularité, il est très simple. En ce basant sur ce protocole, on peut très facilement construire un réseau. Par exemple utiliser ce protocole très simple pour remplacer un réseau d’entreprise spécialisé comme on les pratiquait avant a en général deux effets : réduire les coûts d’une part parce que les équipements sont moins complexes, et supprimer des fonctionnalités d’autre part parce que le protocole est trop simple pour permettre des choses compliquées.
Ainsi, une entreprise qui utilisait par exemple ATM pour faire son réseau, si elle le convertit en IP, perdra des fonctionnalités, et verra son budget réseau fondre.

Internet n’est pas un réseau, mais une somme de réseaux

Le second point clef est qu’Internet n’est pas un réseau. Internet est l’interconnexion des réseaux IP qui se sont débrouillés pour ne pas se marcher dessus. Et la débrouille est facile. La principale difficulté est de faire en sorte de ne pas utiliser deux fois la même adresse sur le réseau, tout comme il ne faut pas donner le même numéro de téléphone a deux abonnés différents en même temps. Il suffit donc de s’assurer que deux réseaux n’utilisent pas les mêmes adresses pour qu’ils ne se marchent pas dessus. Internet, c’est donc essentiellement ça : un endroit où on note qui utilise quelles adresses, et des réseaux IP, qui ne se concertent pas, mais qui peuvent s’interconnecter, tant qu’ils respectent les règles d’attribution des adresses.

Il faut bien avoir en tête ces deux notions différentes. Un réseau IP, qui est un réseau plutôt bas de gamme, simple, facile à mettre en œuvre. Et le réseau global Internet, qui est l’interconnexion de plusieurs réseaux IP respectant un norme commune sur l’attribution des plages d’adresses.

La différence essentielle avec les réseaux précédents (le réseau Minitel, par exemple, ou le réseau X25 de Transpac encore utilisé par les banques et en cours d’extinction) c’est que ce n’est pas un réseau, mais une somme de réseaux. Il n’y a donc pas une carte d’Internet punaisée dans le bureau d’un directeur technique d’Internet. Il y a 40.000 cartes punaisées aux murs de 40.000 directeurs techniques. Et l’ensemble forme un réseau passablement idiot : le protocole IP ne prévoit pas grand chose, donc Internet ne sait pas faire grand chose. Il transporte des données d’un point à un autre. Quand un lien est saturé on jette les données, par exemple, là où un réseau ATM est capable de décider de les transporter différemment, ou de choisir en fonction de règles (choix économique, priorité, appel d’urgence, etc).

La très grande simplicité du protocole IP est véritablement un choix d’architecture, un choix positif, et non la solution d’un fainéant. En effet, c’est un choix qui sous-entend une idée forte : ce sont les deux ordinateurs en train de discuter, de part et d’autre du réseau, qui réaliseront ce qu’il y a à réaliser de complexe, et pas le réseau lui-même. Ce choix d’architecture est une des clefs d’Internet. L’intelligence, c’est-à-dire la capacité d’implémenter des fonctionnalités de haut niveau, est en périphérie du réseau, c’est-a-dire sur les ordinateurs, et pas dans le réseau lui-même.
Ce choix fondamental a des conséquences très spectaculaires. La première, on l’a vu, est de permettre que le protocole de réseau (IP) soit très simple. Une autre est que l’ensemble est très évolutif. Ainsi, quand une fonctionnalité est réalisée par le réseau lui-même, pour la mettre en œuvre il faut mettre à jour tout le réseau. À l’opposé quand la fonctionnalité est réalisée en périphérie, il suffit d’installer sur le réseaux deux ordinateurs qui sont d’accord sur cette fonctionnalité. Un exemple simple est le web. Quand le web a été pensé, au CERN, pour permettre l’indexation des articles scientifiques, Internet existait déjà depuis longtemps. Quand le premier serveur web a été mis en place, et testé sur le premier navigateur, le web était déjà mondial. Le premier serveur est sur un ordinateur du CERN, et le premier navigateur peut être n’importe où sur Internet, et accéder à ce premier serveur, sans aucune mise à jour du réseau.

Voilà un phénomène, que les économistes appellent l’innovation sans permis, qui est une conséquence immédiate de ce que l’intelligence soit en périphérie du réseau, qui est une conséquence immédiate de ce choix d’architecture d’un protocole simpliste. Ce choix n’était pas évident. En effet, le système résultant est peu efficace, au sens où l’entendent les ingénieurs. Si le réseau sait qu’il transporte du web, il peut prendre certaines décisions plus optimales, là où son comportement très passif lui empêche tout optimisation. Or les ingénieurs sont formés à chercher la solution parfaite, le dessin entièrement efficace, où aucune pièce n’est en trop, et où on sait prédire le fonctionnement du système à tous les coups. Internet est issu d’un modèle finalement plus malin que ça, a défaut d’être intelligent : faire simple, sottement simple, mais sur une structure très diverse, très passive, qui permet d’additionner les créativités. Dans ce modèle, tous ceux qui ont une idée de service à rendre sur le réseau peuvent la tester, et la mettre en œuvre, partout, sans rien demander à personne. Dans le modèle classique de l’ingénierie, il faut apporter cette idée au Grand Architecte de la cathédrale improbable qu’est le réseau pour qu’il fasse un dessin de ce qui manque dans le réseau, et de combien ça va coûter d’ajouter cette extension dans le système.

C’est également la source d’une efficacité différente. Si mathématiquement, on peut facilement démontrer que bien des réseaux sont plus efficaces, en ce qu’ils peuvent rendre les mêmes service que l’Internet de 2011 avec une meilleure qualité et une économie de moyens physiques, on peut également très facilement démontrer que le modèle Internet est plus solide. Le réseau global étant composé de milliers de réseaux locaux, autonomes, si une panne majeure survient, elle ne pourra que difficilement endommager l’ensemble du réseau. Alors que sur les modèles précédents, une faille détectée mettait en péril l’ensemble de la structure. Le fait que la gestion d’un réseau par cellules autonomes résiste mieux aux agressions n’est d’ailleurs pas une nouveauté, tous les résistants de toutes les époques le savent.

Impact sur la société

L’impact d’Internet sur la société n’est plus à démontrer. Il est par contre à comprendre. L’angle principal pour ce faire est de s’abstraire de la technique.
Internet est un outil qui permet à des humains de communiquer avec d’autres humains. Comme la communication physique non-verbale, comme la parole, comme l’écriture, comme le téléphone, comme la télévision, etc. Ce faisant, le réseau modifie en profondeur la façon dont les humains interagissent entre eux. Or ce qu’on appelle la société, ce n’est que la somme de ces interactions. Internet ne périme aucune des interactions précédentes, ou en tous cas pas de manière évidente, mais il ajoute un mode d’interaction nouveau, différent, et donc il change le fondement même des société humaines. Il y aura des sociétés avec ou sans Internet, comme il y a eu des sociétés avec ou sans l’écriture. Et l’élément Internet pour comprendre le fonctionnement d’une société est aussi important que le fait de savoir si cette société a, ou pas, l’écriture. On gardera en tête qu’on nomme pré-historique ce qui date d’avant l’écriture.

La question est alors de comprendre ce qui différencie une société avec un réseau de communication moderne, comme Internet, d’une société pré-réseau. Ce sujet est vaste. Et complexe. D’autant plus vaste que l’impact est majeur : entre la première apparition de l’écriture et son adoption majoritaire, il y a des milliers d’années, pour le réseau seulement des décennies. D’autant plus complexe que l’impact est récent : tellement récent que la majorité des utilisateurs ne savent pas encore qu’ils ont changé de mode de socialisation, ils pensent simplement utiliser un outil plus pratique, ou plus ludique. Dans ce domaine-là, l’expertise technique est utile, mais faiblement par rapport à d’autres domaines comme la sociologie. Par contre, la pratique plus longue donne un avantage, parce qu’elle donne du recul.

L’architecture d’Internet, et le fait qu’elle place l’intelligence en périphérie, a d’autres conséquences, dont certaines aident à comprendre l’impact du réseau sur la société. Par exemple le fait que le réseau est à plat. Tout ordinateur allumé et raccordé au réseau peut discuter avec tout autre ordinateur également allumé et raccordé. Non pas en échangeant des messages qui passent par un serveur commun, comme ça se pratiquait sur les services de discussion sur le Minitel, ou comme ça se pratique sur Facebook. Mais bien directement, sans rien de plus intelligent qu’un pauvre tuyau entre les deux. Comme ce tout premier navigateur web discutant avec ce tout premier serveur alors que personne sur le réseau ne sait que la technique nouvelle existe.

Ce phénomène se traduit par l’apparition de structures sociales très à plat, où la communication se fait souvent sans intermédiaire, par opposition par exemple à la télévision qui introduit des sociétés très pyramidales, avec en haut de la pyramide la personne qui parle à 30 millions de personnes dans la lucarne et en bas de la pyramide la personne qui écoute passivement sur son canapé.

L’architecture d’Internet, par l’innovation sans permis, entraine également cette conséquence que chacun peut se mettre à diffuser du contenu sur le réseau. Le premier serveur web a été allumé sans rien demander à personne, on l’a vu. Mais il en est encore de même aujourd’hui. Il suffit que je le veuilles, et en quelques minutes j’installe sur mon ordinateur les logiciels qui font qu’il devient, en plus de ce qu’il est déjà, un serveur web. Et donc qu’il peut diffuser du contenu vers l’ensemble de la planète : n’importe qui connecté à Internet peut consulter le site que je viens ainsi de mettre en ligne. Bien entendu, si ce site rencontre du succès, et que beaucoup de gens veulent y accéder, l’accès Internet de mon domicile sera saturé. Mais ce site est cependant ouvert sur le monde sitôt que je le décide.

Qu’on se souvienne de ce que nous dit l’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 : "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement". Qui, en 1789, dispose chez lui d’une imprimerie sous son entier contrôle pour diffuser sa pensée comme bon lui semble ? En pratique, personne. Qui en 2011 dispose d’un accès à Internet qui lui permet de diffuser sa pensée sous son entier contrôle ? En pratique, tout le monde. La liberté d’expression de chaque citoyen, qui était purement théorique en 1789, et qui restait purement théorique dans la société de la télévision (qui peut accéder à du temps d’antenne ?), devient tout à fait pratique dans la société du réseau.

Si on veut, par exemple, comprendre le rôle d’Internet dans les révolution arabes, il ne faut pas croire que la révolution se fasse assis sur sa chaise devant son ordinateur. Non. On le voit bien, la révolution se fait dans la rue, avec du sang. Ce qui se fait devant son ordinateur, c’est la diffusion des idées, c’est la formation des opinions, c’est la structure de la société. C’est une des raisons pour lesquelles certains débats politiques actuels, comme par exemple celui sur la neutralité du réseau, sont essentiels. Si on s’en tient aux analyses économiques que la presse comprend et publie, on peut croire que c’est un débat entre les fabricants de tuyaux (SFR, Orange, Bouygues, Free, etc) d’une part, et les fabricants de services (Google, Apple, Universal, Sony Music, Facebook, etc) d’autre part. Mais il y a dans ce débat un volet de fond, trop souvent ignoré : modifier la nature neutre et passive d’IP, c’est modifier très en profondeur la nature de ce qu’est Internet, donc modifier très en profondeur le tissus social. La question des libertés fondamentales dans les débats qui ont lieu autour du réseau est absolument centrale, et non pas anecdotique comme veulent le faire croire nombre de nos institutions.

Reprise de la structure dans d’autres modèles

Si on voulait résumer la structure d’Internet, on pourrait la décrire comme très simple, compréhensible sur le plan technique par un ingénieur peu qualifié, caractérisée par ce qu’elle est une interconnexion de cellules autonomes (les réseaux) qui forment un tout bien plus souple que toute construction dirigée. C’est un modèle que les informaticiens connaissent maintenant assez bien, parce qu’il est entré dans la culture informatique depuis plusieurs décennies. C’est par exemple un modèle qu’on retrouve dans des domaines informatiques comme le logiciel libre, sans que nous soyons capable de dire si c’est Internet qui crée des modèles de développements ouverts, ou si ce sont les modèles de développements ouverts qui engendrent nécessairement Internet.

Mais ce modèle tend à se répandre dans d’autres secteurs. Ainsi, ce qu’on nomme pompeusement "Smart Grid", c’est le principe d’un réseau électrique sous formes de cellules autonomes interconnectées. Dans ce modèle, chacun est à la fois consommateur et producteur d’énergie par des panneaux solaires sur le toit, une éolienne dans le jardin, un peu de géothermie dans le sous-sol, etc. L’ensemble de ces cellules étant raccordées en elles pour former un réseau principalement passif. Ainsi, dans ce modèle, ce que je produit comme énergie inutile quand je suis au travail est utilisé par le parking d’en face pour recharger les voitures qui stationnent. Et ce que produit l’immeuble de bureau d’inutile quand il est inoccupé la nuit sert à chauffer mon logement. C’est ça, ce qu’on appelle une "Smart Grid". Toutes les études actuelles montrent que ce modèle est monstrueusement efficace par rapport au modèle actuel. En effet, le modèle actuel, issu de décennies d’ingénierie savante et brillante, gaspille une quantité d’énergie considérable dans le transport.
Les kilomètres de câble qui raccordent les centrales de production aux villes de consommation dissipent une part très importante de l’énergie. Et ce modèle qu’on considère de plus en plus comme plus efficace fait furieusement penser à celui d’Internet : un réseau passif, des cellules parfaitement autonomes, interconnectées par des règles très simples.

Qu’on y réfléchisse un moment, et le parallèle avec certains modèles de production agricole semble également intéressant. Les AMAP par exemple ressemblent à s’y méprendre à ce que sont les réseaux qui composent Internet, et ce modèle de production locale, pour une consommation locale, avec une interconnexion permanente mais non-structurée, devrait assez naturellement converger vers un modèle de réseau qui ressemblera beaucoup à Internet.

Enfin, un des points clefs de l’après-pétrole sera le maintient d’une société cohérente. Et là aussi, Internet offre des éléments de la solution. Il y a la partie évidente, à savoir que beaucoup des déplacements faits en brulant du pétrole peuvent devenir accessoires si le même résultat peut être obtenu par un échange sur le réseau. Mais il y a également cet élément moins évident qu’une société recomposée sur des cellules locales (énergie en Smart Grid, agriculture en AMAP, etc) et où les transports deviennent coûteux et donc rare risque de perdre sa cohérence.
Sauf qu’Internet offre un mode de communication, donc la construction d’une société, donc la construction d’une cohérence. Ainsi, l’avion-pas-cher a permis de voyager et de rencontrer des cultures différentes pour s’ouvrir sur le monde. Il suffit de nos jours pour cela de discuter avec des gens, tout aussi éloignés, mais sans se déplacer, via Internet. On y gagne une ouverture sur les autres similaire, en consommant bien moins de pétrole.

La modernité

Ce qu’on voit se dessiner, c’est alors une nouvelle définition de ce qui est moderne par opposition à ce qui est ancien. Ainsi, les grands systèmes pyramidaux seraient la quintessence de ce que produit la société pré-réseau, là où les vastes interconnexions de petits systèmes autonomes seraient bien plus caractéristiques de ce que produit la société du réseau.

Une telle conclusion est encore prématurée. Les deux modèles cohabitent en ce moment. Et il est très complexe d’essayer de déterminer, par exemple, si une grande structure centralisée comme Facebook est la conséquence des restes de la société pré-réseau, ou si c’est une manifestation de la société du réseau.
Plusieurs éléments laissent penser que c’est un reste de l’ancien temps, mais il est un peu tôt pour l’affirmer catégoriquement.

Benjamin Bayart