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Des revues en vie, librairie éphémère de co-errances du 9 au 18 juin

mardi 6 juin 2006

La librairie éphémère de co-errances s’installe au Lieu Dit du 9 au 18 juin 2006 (6 rue Sorbier, Paris 20ème)

La librairie éphémère sera cette fois dédiée aux revues, "des revues en vie" déclinera débats, lectures, chantiers, rencontres avec les libraires, avec la
complicité des équipes des revues diffusées par co-errances.

Tous ceux qui sont attachés à la littérature comme activité de création ou comme rapport critique au monde savent l’importance des revues comme lieux d’élaboration
de pensées contemporaines. Intersections et lieux de rencontres entre auteurs, disciplines, désirs, territoires, les revues, par leur diversité, renvoient à une certaine conception de l’importance du savoir et de sa transmission, alors que les mass médias l’oblitèrent en épuisant le possible, en simplifiant à outrance le
langage, en appauvrissant l’imaginaire par des images stéréotypées, en falsifiant le sens des mots et des événements.

Ces laboratoires de la pensée critique, d’aujourd’hui et de demain, articulent dans la vie quotidienne, des activités multiples et souvent complémentaires dont nous
vous invitons à vous rapprocher lors de leurs présences à la librairie éphémère.

Déroulement :

vendredi 9 juin

| 19h : Inauguration ! Intervention de la revue Cassandre et ouverture à 21h d’une scène slam ouverte par 129h.
En partenariat avec les librairies Théâtrale (3 rue Marivaux, 75005 Paris) et Coup de Théâtre (19 bd Raspail, 75007 Paris)

samedi 10 juin

| 16h : Lecture de La Mère des Eaux (extrait) éd.Khiasma en présence de l’auteur, Kiyé Simon Luang.

En partenariat avec la librairie Folies d’Encre Préambule (22 rue Jean Jaurès, 93200 Saint-Denis)

| 20 h : Harengs frits au sang de Jean Duperray, roman à dire par F.J. Ossang proposé par Le Nouvel Attila.
En partenariat avec Hors Circuits - vidéoclub et librairie (4 rue de Nemours, 75011 Paris)

lundi 12 juin

| 20h Lecture par Pierre Rossi des Ecrits d’Alexandre-Marius Jacob (extraits) éd. l’Insomniaque.

mardi 13 juin

En partenariat avec la librairie L’Atelier (2bis rue Jourdain, 75020 Paris)

| 20h Rencontre avec la revue Vacarme avec Mathieu Potte-Bonneville et Fabien Jobard.
« Vacarme se situe entre les revues de recherche, trop strictement confinées dans leur spécificité disciplinaire et les journaux issus de groupes militants qui peinent à être lus au-delà de ses sympathisants ; entre les magazines spécialisés (culturels, politiques, économiques), qui font obstacle à une approche transversale, et les journaux dont la course à l’actualité empêche un traitement en profondeur.
Aussi les membres de Vacarme - convaincus de la nécessité de produire des discours « en première personne » - composent la ligne éditoriale d’une revue plurielle, tant
du point de vue de ses centres d’intérêt (art, politique, philosophie, littérature...) que du point de vue des positions qui s’y expriment. Positions qui
correspondent à une pratique activiste : politique et art sont des pratiques qui ont pour objectif de se confronter au monde et d’agir sur lui. Nous évoquerons les
éditoriaux sous forme d’amorces* de Mathieu Potte-Bonneville et la manière dont se
fabrique l’identité de la revue et de ses prolongements. »

* amorces rassemblées dans un volume aux Ed. Les Prairies Ordinaires, 2005.

En partenariat avec Libralire (116 rue Saint-Maur, 75020 Paris)

mercredi 14 juin

| 20h Rencontre/Débat « Travail et utopies sociales » avec la revue Les périphériques vous parlent

« Pourquoi, sous l’effet de la pénurie d’emplois et de la flexibilité accrue du travail, qui affole la société dans son ensemble et astreint à des politiques à court terme pour répondre à l’urgence sociale, le débat philosophique et culturel sur la place et la signification du travail dans la vie de chacun demeure-t-il si singulièrement absent du débat démocratique ? Cette interrogation qui, entre autres choses, fait retour dans la ligne éditoriale de la revue depuis plusieurs années, sera le point de départ d’un colloque en quatre temps prévu à l’automne, proposé par la rédaction. Ce temps d’échange à la librairie éphémère est l’occasion d’esquisser
les principaux axes d’une réflexion prospective sur le travail. »

En partenariat avec la librairie Le Genre Urbain (3 rue Tourtille, 75020 Pairs)

vendredi 16 juin

| 20 h Rencontre/débat : La science peut-elle être citoyenne ? par les revues Offensive et EcoRev’ avec entre autres des membres de l’association Science
Citoyenne,les auteurs de l’ouvrage Les Luddites (éditions Ere).

« Centre Minatec consacré aux nanotechnologies à Grenoble, réacteur nucléaire EPR à Flamanville ou ITER à Cadarache, OGM partout. Malgré les interrogations sur les
finalités, l’intérêt et le danger potentiel de ces grands projets technoscientifiques, malgré les réticences, voire l’hostilité des citoyens, aucun véritable débat démocratique ne s’est tenu pour en décider. Comment s’étonner alors d’un retour des " briseurs de machines ", symbolisé par l’action des faucheurs volontaires ? Quel rôle jouent ils aujourd’hui ? Peut-on encore associer les
citoyens à la science face au pouvoir grandissant des entreprises ? »

En partenariat avec la librairie Quilombo (23 rue Voltaire, 75011 Paris)

dimanche 18 juin

| 16h Rencontre avec la revue Ferraille Illustré en présence de Franky Baloney (sous réserve) le fameux patron de Ferraille et projection vers 17h de Entre 4
planches, un film décapant en forme de docu-fiction.

| 19h Rencontre avec Alex Barbier pour les présentations et signatures de ses deux derniers ouvrages, Lettres au pair de F. et Pornographie d’une ville aux éditions
Frémok.

En partenariat avec la Librairie Le Monte en l’Air (6 rue des Panoyaux, 75020 Paris)

La librairie est ouverte tous les jours à partir de 16h, Le Lieu Dit, 6 rue Sorbier, 75020 Paris / haut Ménilmontant.

Les revues membres de co-errances : Cassandre, EcoRev’, Ferraille illustré, Hermaphrodite, Nouveaux Regards, Le Nouvel Attila, Les Périphériques vous parlent,
Offensive, La Guerre de la Liberté, Tausend Augen, Vacarme.

EN PERMANENCE :

– Exposition : Couvertures des revues : évolution/maturation des formes... "des
revues en vie".

– En chantier par la compagnie Bleuzen, les artisans du meuble en carton, réaliseront des présentoirs pour revues à cette occasion, non pas éphémères, ceux-ci
seront proposés aux libraires. http://www.compagnie-bleuzen.com/

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HORS LES MURS :

jeudi 15 juin

| 20 h Quel avenir pour l’AG45 ? La maison des médias libres en danger ! Conférence de presse, rencontres, débats et projection du film collectif Désentubages
cathodiques au Parquet de Bal - 20, rue du Département, Paris 18ème, M° La Chapelle.

Du mardi 13 juin au dimanche 18 juin : rétrospective des films de F.J. Ossang

Le Jeu de Paume projette l’intégralité des films du cinéaste hors-norme F.J. Ossang,
une occasion de voir L’Affaire des Division Morituri, Le Trésor des Iles Chiennes, Dr Chance ou encore Zona Inquinata et La Dernière Enigme. Par ailleurs, le cinéaste a lancé une souscription pour la production de son prochain long métrage :
http://www.lasouscriptionstarkov.com. Le programme détaillé de la rétrospective est disponible http://www.jeudepaume.org

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EN COURS :

L’OIL DES ZAPATISTES
Communications Populaires Autonomes Zapatistes
audiovisuales de los caracoles zapatistas
Programme de courts métrages zapatistes
Réalisation collective | Mexique | 2001-2006 | 1h40
Actuellement en salles

Réalisés dans le cadre du projet de communication populaire et autonome développé par l’association Promedios, les films qui constituent L’Oeil des Zapatistes racontent certains aspects des luttes zapatistes pour la justice et la dignité. Ils
parlent de résistance et de quête d’autonomie. Mais ils sont différents de tous les reportages, documentaires réalisés sur les rebelles du Chiapas, en un point
essentiel : ils ont été réalisés par ceux-là même qui luttent.

Une délégation de Promedios Mexique
sera en France en tournée du 25 mai au 29 juin 2006
pour des projections/débats et rencontres

Actuellement, séances quotidiennes ou régulières :
– à l’Espace Saint Michel à Paris (7 place St Michel - Métro St Michel), débat le mardi 6 juin, en présence du CSPCL (Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas
en Lutte) à l’issue de la séance de 20h.
– au Diagonal à Montpellier
– à L’Atalante à Bayonne
– au Concorde à Nantes
A nouveau bientôt à Bordeaux, Toulouse, etc.

Programme des projections en présence de la délégation Promedios Mexique :

13 juin : Cinéma Espace 1789 - 24, rue Alexandre Bachelet - Saint Ouen

14 juin : L’Ecran - 14, passage de l’Aqueduc - Saint Denis

15 juin : Espace Saint Michel - 7 Place St Michel - Paris - Métro St Michel

16 juin : Cinéma François Truffaut - 4 rue Ecole - Chilly Mazarin

17 juin : Cinéma Utopia royal - 14, rue Alexandre Prachaz - Pontoise

19 juin : Le Studio 43 / MJC - 43 rue du Docteur Louis Lemaire - Dunkerque

21 juin : Le Méliès - 3 rue de Strasbourg - Grenoble

22 juin : Les Navires - 12 rue Pasteur - Valence -08 36 68 70 26 (sous réserve)

23 juin : Spoutnik - Place des Volontaires 4 - Genève

24 juin : Lausanne

25 juin : La Chaux de Fonds

26 juin : Polygone Etoilé - 1 rue Massabo - Marseille - 04 91 91 58 23 (sous réserve)

27 juin : Dakiling - 45A Rue d ’Aubagne - Marseille

29 juin : Cinéma Utopia - 4, rue de l’escalier Ste Anne - Avignon

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Un archipel cohérent ?

C’est un joli mois de juin pour la coopérative co-errances : d’une part, L’oil des zapatistes - programme de films réalisés collectivement par les communautés autonomes du Chiapas - seront visibles dans certaines salles de cinéma, d’autre part, avec la complicité renouvelée du Lieu Dit, une seconde Librairie Ephémère dédiée aux revues, membres de la coopérative, s’organise du 9 au 18 juin.

Si certains ne verront pas immédiatement de cohérence entre ces deux moments, nous en voyons une au moins pour deux raisons : le désir d’agir collectivement et l’exigence d’être autonome inspirent tout autant les vidéastes indiens du Chiapas que les revues. De plus, ces deux moments nous incitent à discuter de ce qui fonde le sens même de la démarche de co-errances.

Rappelons-nous un instant de ces collectifs, mouvements, avant-gardes qui, tout au long du 20ème siècle, ont voulu l’art au cour de la vie quotidienne, ont revendiqué la littérature, la peinture, le cinéma, la musique comme pratiques de transformation sociale et politique. Nous sommes de ceux qui pensons que ces mouvements ont trouvé des prolongements inattendus malgré l’atonie apparente allègrement relayée par les médias. Au-delà des apparences, au-delà de ce qui est visible, il existe un archipel cohérent d’îles et de récifs habités - c’est là un point décisif - qui résiste à la marchandisation de nos vies par le renouvellement des imaginaires, par le déploiement de pratiques de solidarité.

Le cauchemar orwellien d’un totalitarisme dont la puissance de terreur se serait édifiée, entre autres, par la falsification et la simplification du langage semble se réaliser sous nos yeux incrédules. Le langage médiatique et publicitaire qui envahit peu à peu tous les espaces de la vie semble écraser de tout son poids la capacité de nommer notre malheur, et d’inventer les stratégies à même d’y mettre fin. Les concentrations des industries des médias et de la communication ont ceci d’inquiétant qu’elles placent le destin de notre langue, donc du sens de nos vies, entre les mains d’hypercapitalistes dont la course éperdue au profit amplifie de jour en jour le désastre. Pourtant, apprenons à décaler légèrement notre regard des écrans hypnotiques pour entrevoir la multitude des lieux qui à la marge s’amusent à défaire le monde pour mieux l’inventer.

Dans un tel contexte, l’objectif d’une coopérative de diffusion/distribution telle que co-errances est, entre autres, de reformuler les enjeux liées à la visibilité des ces démarches qui remettent en cause le système hyperlibéral fondé sur la guerre de tous contre tous. Si nous pouvons nous mettre d’accord sur le fait que les conditions de production d’une ouvre en altèrent nécessairement les contenus et les formes, nous devons être capable de nous mettre d’accord sur le fait que les conditions de diffusion d’une ouvre en altèrent tout aussi nécessairement les contenus et les formes. Ce que nous voulons signifier par là c’est l’importance qu’il y a aujourd’hui à développer, malgré toutes les difficultés d’ordre économique et social, un art de la relation et de la circulation détaché des calculs comptables et marchands qui polluent le sens.

C’est pourquoi nous affirmons l’importance de ces lieux qui dans toute leur diversité (librairies associatives, squats, cinémas de recherche, espaces sans but lucratif, lieux de vie, coopératives, etc.) diffusent autrement ces paroles disséminées de la résistance.

Co-errances
45 rue d’aubervilliers 75018 Paris - T/01 40 05 04 24 F/ 01 40 36 68 29 -
www.co-errances.org